L’angoisse des toilettes commence souvent à l’école
31 % ne vont aux toilettes qu’en dernier recours. Seuls 32 % suivent immédiatement leur besoin naturel, pourtant la seule attitude recommandée selon le gastro-entérologue Prof. Dr. Danny De Looze (UZ Gand). « Retenir ses selles favorise la constipation, les douleurs abdominales et les ballonnements. Le rectum travaille alors plus lentement, ce qui durcit les selles et les fait s’accumuler. On doit alors pousser davantage, ce qui peut aggraver les hémorroïdes ou les fissures », explique-t-il.
Le principal obstacle réside dans l’hygiène : 69 % des Belges — 77 % des femmes et 59 % des hommes — estiment que les toilettes hors du cadre privé ne sont pas assez propres. 34 % se sentent plus en sécurité chez eux et 32 % n’arrivent pas à se détendre dans des toilettes inconnues. 74 % ressentent du stress si d’autres attendent dehors, et 63 % sont gênés par les bruits ou les odeurs. La peur de ne pas trouver de toilettes provoque du stress chez 23 % des sondés. Beaucoup finissent donc par retenir leur besoin plus longtemps que ce qui est strictement sain. « Le fait de retenir ses selles est l’un des mécanismes sous-jacents des troubles intestinaux à l’âge adulte. Plus on reporte le passage aux toilettes, plus on apprend à ignorer les signaux du corps. Cela crée un cercle vicieux », avertit la gastro-entérologue Magali Surmont (UZ Bruxelles).
61 % des Belges souffrant de cette anxiété déclarent que cela influence leurs sorties. Faire du shopping, se promener ou prendre les transports en commun devient difficile lorsqu’on redoute de ne pas trouver de toilettes. « L’angoisse des toilettes limite les mouvements. Dans notre culture occidentale, faire ses besoins reste un acte intime. Il faut dédramatiser cela, car il s’agit d’un tabou injustifié », souligne le docteur Surmont.
La série Geberit Bambini propose des sanitaires ergonomiques et adaptés aux enfants. Elle permet aux plus jeunes d’aller aux toilettes de manière autonome, sûre et confortable, une étape clé pour acquérir de bonnes habitudes
55 % de ceux qui éprouvent aujourd’hui des difficultés à aller aux toilettes en dehors de chez eux attribuent cette peur à leur expérience scolaire. 12 % se souviennent de cette gêne dès la maternelle, 23 % depuis l’école primaire et 20 % depuis le secondaire. Les causes principales sont des sanitaires mal entretenus (67 %), un manque de confidentialité (46 %) ou des éléments indispensables comme le papier toilette (41 %), une infrastructure vieillissante (40 %), le harcèlement de camarades (9 %) ou le comportement des enseignants (7 %). Peu d’enfants se sentent à l’aise dans les sanitaires de leur école. Une étude iVOX de 2022 confirmait que sept élèves sur dix se retiennent pour ne pas aller aux toilettes à l’école et que deux parents sur cinq considèrent les sanitaires scolaires comme un risque pour la santé. Parents et enseignants plaident pour des normes claires et des inspections annuelles.
« Propreté, intimité et confort d'utilisation sont essentiels. Les enfants doivent pouvoir se rendre aux toilettes en toute tranquillité. Il est compréhensible qu’ils y aillent pendant le cours, car il y a alors moins d’attente. Interdire cela, surtout à l’école primaire, n’a pas de sens. Il serait pertinent de fixer des normes minimales pour les sanitaires scolaires », suggère le professeur De Looze. Aujourd’hui, seules des recommandations générales existent, et les sanitaires passent souvent au dernier plan lors de l’élaboration des budgets scolaires.
« Nous observons beaucoup de constipation chez les enfants et environ un quart conserve des symptômes à l’âge adulte. Pour les jeunes enfants, il est essentiel que les sanitaires soient adaptés ou évolutifs, et qu’on leur enseigne de bonnes habitudes aux toilettes. C’est là que naissent les problèmes futurs. En Chine, les enfants apprennent dès le plus jeune âge à écouter leur corps et la défécation est abordée graphiquement pour en parler ouvertement », avance le docteur Surmont.
L’école primaire libre de Maulde, sélectionnée lors de la précédente « Chasse aux toilettes sales », a pu rénover ses sanitaires vieillissants, améliorant ainsi le confort, l’hygiène et la sécurité des élèves aux toilettes
À l’occasion de la Journée mondiale des toilettes, le 19 novembre, Geberit lance la sixième édition de sa « Chasse aux toilettes sales ». Du 19 novembre au 31 décembre, les écoles peuvent soumettre un dossier pour bénéficier de conseils professionnels et jusqu’à 7 500 € de matériels sanitaires. Depuis 2020, 15 écoles ont déjà reçu une aide directe, et 448 dossiers ont été déposés en cinq ans, un signe clair que le sujet mobilise. Pour plus d'informations, consultez ce lien.
- 13/11/2025 - 13:39 Sanitair
13/11/2025 - 13:39L’angoisse des toilettes commence souvent à l’école
- 06/05/2025 - 13:20 Techniques
06/05/2025 - 13:20Les écoles chauffées consomment moins de CO₂